Championnat de France - Espoirs le 29/07/17

La course a été mouvementée, avec de nombreux abandons
SAINT-AMAND-MONTROND SPORTS CYCLISME

La course a été mouvementée, avec de nombreux abandons Échappée dans la dernière difficulté, Lafay était tout simplement le plus fort hier.

Arrivé en soli taire, Victor Lafay a pu savourer son titre de champion de France, après une course compliquée où presque la moitié du peloton n’a pas franchi la ligne.
Il faisait particulièrement chaud hier sur l'avenue Meillant, à Saint-Amand-Montrond. Arrivé depuis quelques minutes, le nouveau champion de France espoirs, Victor Lafay (Auvergne-Rhône-Alpes), s'abreuvait abondamment entre deux accolades délivrées par ses coéquipiers. Mais si le comité Auvergne-Rhône-Alpes apparaît comme le grand vainqueur de la course en ligne, plaçant deux de ses représentants sur le podium (quatre dans le top 10), tous les coureurs n'ont pas eu cette chance.

« C'est avant tout une vraie victoire d'équipe »

Le parcours exigeant n'a pas fait de cadeau à ceux qui n'avaient pas les jambes. Sur un peu plus de 130 cyclistes au départ, ils sont près de 63 à avoir abandonné. Lâchés par leur physique mais aussi incapables de suivre le rythme effréné d'une course partie à cent à l'heure.

« Tout s'est rapidement décanté. Dès la première ascension, on n'était déjà plus que 50 dans le peloton de tête », raconte Damien Touzé (Normandie), troisième de l'épreuve. Les cassures ont surtout mis en évidence une chose : la supériorité collective du comité Auvergne-Rhône-Alpes.

À l'avant toute la course, les cyclistes parés de bleu et blanc n'ont jamais cessé d'attaquer, sans toutefois courir les uns après les autres. Ainsi, en fin de course, alors que Victor Lafay prenait une option sur la victoire, Benoît Cosnefroy n'a jamais vraiment cherché à rouler sur son coéquipier. « J'ai vu que Victor était parti et voilà. En aucun cas je ne me suis dit : "Je vais revenir et lui demander de me la laisser." »

Pour sa dernière course en amateur, (il s'alignera dès aujourd'hui sur la Polynormande sous les couleurs d'AG2R la Mondiale), Cosnefroy doit se contenter une nouvelle fois de la place de second, comme en 2016. « C'est presque une blague. Mais bon, je préfère ça que de finir 50 e, même si c'est sûr que j'aurais aimé avoir un maillot tricolore à accrocher chez moi. »

C'est à Benoît Cosnefroy qu'est revenu durant la course la charge d'organiser son comité, ce qu'il a fait d'une main de maître. « Je n'ai jamais voulu qu'on regarde vers l'arrière, j'ai dit à tout le monde de rester concentré vers l'avant. Je pense qu'on s'est au moins tous parlé une fois durant la course, on était vraiment à 100 % collectif. »

Un travail d'équipe que n'a pas manqué de mettre en avant Victor Lafay quelques minutes après avoir enfilé son maillot de champion de France. « Cela a été une course parfaite, mais c'est avant tout une vraie victoire d'équipe. » Hier, tout le monde saluait ce fait mais indiquait aussi, à l'instar de Damien Touzé, que le plus fort l'avait emporté. « Dès qu'on est revenus sur Maxime Roger, Victor a attaqué. Il était très fort, il nous a eus à la pédale. »

Benjamin Thomas 
a subi la course
Du côté des favoris, le grand battu du jour s'appelle Benjamin Thomas (Ile-de-France). Piégé dès le départ car placé en fond de grille, l'ancien du Bec 18 a mené une course intelligente mais a sûrement souffert de son statut. Récent troisième et vainqueur d'étape sur le Tour de Wallonnie, le coureur pro s'est souvent retrouvé à l'avant à devoir rouler sur les échappées. « Ça ne s'est jamais relevé, ça n'a pas arrêté d'attaquer. »

Fataliste, le double champion du monde sur piste n'a pas vraiment cherché à masquer sa déception à l'arrivée. « On ne peut pas tout le temps gagner. » Quatrième, il n'a pas pu disputer la victoire à Victor Lafay, tout simplement plus fort que les autres.