MATHIAS LE TURNIER, EX OCÉANE TOP 16, A QUITTÉ COFIDIS POUR DELKO
MATHIAS LE TURNIER, EX OCÉANE TOP 16
Mathias Le Turnier a quitté Cofidis cet hiver pour rejoindre Delko.
Photo Coraline Lemonnier
19/01/2021
Le puncheur girondin a vu son aventure chez Cofidis prendre fin sans ménagement. Après deux mois incertains, le salut est venu de Marseille.
La pièce est tombée du bon côté pour Mathias Le Turnier. Dans un monde cycliste où les places sont chères, l’ancien protégé de la famille Bauchaud au Top 16 a d’abord perdu la sienne, chez Cofidis, au sortir du Tour d’Italie fin octobre. Le couac de fin d’une saison plombée par le covid, et alors que les résultats ne tournaient plus ronds au service de la star italienne Elia Viviani (aucune victoire depuis septembre 2019).
Après quatre ans chez le vendeur de crédits – zéro victoire mais des accessits sur la Route du Sud, le Tour de la Provence, en Californie – le soulagement n’est intervenu qu’après deux mois "délicats", souffle pudiquement le Bordelais. Prié de rendre sans attendre ses vélos à Cofidis, Mathias Le Turnier, 25 ans, se retrouve alors sans contrat ni outil de travail. Et enquille les kilomètres en VTT, le moral dans les chaussettes, le téléphone à bout de gants.
"On n’a pas toujours les cartes pour comprendre"
Il sonne une première fois depuis la troisième division continentale. Pour un montage financier complexe où le coureur devait lui-même dénicher ses payeurs. "J’ai pensé à arrêter", se souvient-il, miné par les différents refus. C’est "déterminé" à ne pas quitter un monde professionnel qui ne fait pas de cadeau qu’il reçoit mi-décembre l’appel des Marseillais de Delko, neuf succès en 2020 et seule équipe prompte à offrir deux ans de travail. Ainsi qu’un accès à certaines belles courses françaises et européennes du calendrier.
S’il s’agit d’un recul de division, d’autres n’ont pas eu cette chance. Comme Stéphane Rossetto, en vue sur le Tour 2019.
"Chacun a sa relation avec le monde pro, témoigne Le Turnier. Moi quand je ne suis pas sur une course, je me considère comme un type lambda. La vie quotidienne, elle est normale. Lui (son ancien coéquipier Rossetto), c’est un passionné, il a toujours vécu pour le vélo, ça l’affecte".
D’autant que le recrutement des équipes, garni d’enjeux de sponsoring, est "assez complexe et on n’a pas toujours les cartes pour comprendre. Si j’avais été dans le groupe Guillaume Martin (Ndlr, 11e du dernier Tour de France), j’aurais resigné chez Cofidis. Mais j’étais dans le groupe Viviani…"
La saison 2021 est déjà marquée par les annulations d’épreuves intermédiaires auxquelles prétend Delko. Elle doit toutefois conduire Mathias Le Turnier à "accrocher des résultats" dès le début de l’année. "Et aussi être là pour d’autres coureurs", situe-t-il depuis le Var, où il se prépare jusqu’au 22 janvier.
Son rêve de "lever les bras" reste intact mais l’envie sera avant tout de "prendre plaisir sur le vélo". Maintenant qu’il en a un.
Date de dernière mise à jour : mercredi, 17 février 2021